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Défendre un combat pour la dignité
A chaque décès dans un couple succède la souffrance du deuil pour le partenaire survivant. Bernard et Georgette Cazes, 86 ans tous les deux, choisissent une solution radicale : mourir ensemble. Les deux amants sont retrouvés sans vie le 22 novembre 2013 dans une chambre de l’hôtel Lutetia à Paris. Allongés sur le lit, ils se tenaient la main avec un sac plastique sur la tête.
Mais l’engagement de cette union va encore plus loin que la mort. Dans une lettre laissée à l’intérieur de la suite et destinée au procureur de la République, Georgette regrette « le non-respect par l’Etat français de la liberté du citoyen » à terminer « sereinement la vie », comme le rapporte l’article du Monde. Et va jusqu’à demander à ses enfants de se substituer à elle pour attaquer l’Etat.
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Léguer sa fortune personnelle
A sa mort en mars 2013, le Britannique Ronald Butcher décide de léguer toute sa fortune, soit 690 000 euros, à celui qui nettoyait ses gouttières. Daniel Sharp, l’heureux légataire, s’est dit « surpris » lorsqu’il a appris la nouvelle, raconte le Mirror. Cet ouvrier du bâtiment allait régulièrement le voir pour lui rendre service. « La première fois que je l’ai aidé, il voulait me donner 10 ou 20 livres mais j’ai dit non », se souvient le quadragénaire. Cette générosité a déplu à la famille du défunt. Elle a finalement porté plainte contre l’héritier, accusé de l’avoir influencé.
“Ronald Butcher left builder Daniel Sharp £500,000 in his will, after a friendship struck up between the two when… http://t.co/SScqlh0d5C
— L’Anglais (@BarneyHaynes) April 29, 2015
Même si la pratique reste peu répandue, faire don de sa richesse à d’autres personnes que sa famille n’est pas si rare. Décédé en 2012, un homme a par exemple offert 300 000 euros à la caisse de Sécurité Sociale du Var.
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Offrir une nouvelle vie à l’un de ses organes, comme l’utérus
Si vous êtes mort, vos organes, eux, peuvent s’offrir une seconde vie. Lindsey, une Américaine de 26 ans a bénéficié, le 25 février, d’une greffe de l’utérus d’une défunte à Cleveland (Ohio). Une grande première aux Etats-Unis. Selon le New York Times, la donneuse, restée anonyme, a été victime d’une mort subite. Mère de trente ans en parfaite santé avant son décès, son cas ne souffrait d’aucune mise en garde pour une transplantation.
Team of surgeons welcome 1st #uterustransplant patient & her husband. pic.twitter.com/psf58Clnbm
— Cleveland Clinic (@ClevelandClinic) March 7, 2016
Même si ce dernier essai s’est soldé par des complications pour la patiente, neuf greffes d’utérus ont déjà été réussies par le personnel de l’université médicale suédoise de Göteborg. De son côté, la France a autorisé depuis juin 2015 la poursuite d’un programme de recherche spécifique à la transplantation utérine.
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Offrir son patrimoine culturel à un musée
Que faire de ses oeuvres d’arts après sa mort ? Yves Boël a choisi de faire don de son patrimoine au musée de Mariemont, à Morlanwelz en Belgique au moment de son décès, comme le rapporte la RTBF. Au total, 42 objets d’art antique sont concernés, pour une valeur totale de plusieurs millions d’euros. Le riche industriel de 84 ans avait accumulé des pièces du monde entier, provenant de Grèce, d’Egypte, ou du Moyen-Orient. Une collection si riche que le musée n’a pas pu tout exposer par manque de place.
Mais ce genre de cadeau n’est pas si exceptionnel. Le musée belge reconnaît qu’une grande partie de ses nouvelles oeuvres proviennent de dons privés. Seule particularité cette fois-ci, le donateur était mort.
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Donner son corps à la science
Qui a dit que la science et la religion étaient contradictoires ? Pierre Andrieu, prêtre et ouvrier à Gennevilliers (Hauts-de-Seine) a opté pour donner sa dépouille à la science, a révélé Le Parisien. Impossible de savoir où son corps a réellement atterri après son décès début mars 2016. Dans un hôpital ? Une faculté de médecine ? Disséqué par des étudiants ou des chercheurs ? Qu’il serve à former de futurs chirurgiens ou permette de nouvelles découvertes, cet acte reste fort. Notamment pour une famille qui doit donc porter le deuil sans obsèques.
Comme Pierre Andrieu, environ 2 500 personnes, soit 0,5% des décès, lèguent leur corps à la science chaque année en France.